Le 22 septembre sera un dimanche de votations. Les Suisses se prononceront sur deux objets: la modification de la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP) (Réforme de la prévoyance professionnelle) et l’initiative populaire «Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage (Initiative biodiversité)». L’UNAM prend position sur les deux objets.
OUI A LA REFORME DE LA LPP
La réforme de la LPP adapte la loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité, qui date de 1982. La réforme de la LPP permettra d’adapter le deuxième pilier à l’évolution des conditions de vie et de travail, ainsi qu’aux besoins de la société et de l’économie. La réforme garantit ainsi l’avenir du système des 3 piliers qui a fait ses preuves.
Les défis de la prévoyance professionnelle actuelle
- Lacunes dans les rentes pour les personnes travaillant à temps partiel. Beaucoup ne reçoivent pas ou peu de rente LPP. Cela concerne surtout les femmes.
- Redistribution croisée des actifs vers les retraités, devenue indispensable pour combler le déséquilibre entre le niveau élevé du taux de conversion et la faiblesse des taux d’intérêt.
- Les cotisations LPP élevées sont un désavantage pour les personnes actives de plus de 50 ans (bonification de vieillesse = 18%).
Mesures de la réforme
- Le taux de conversion minimal en prévoyance professionnelle obligatoire passe de 6.8 à 6.0%. Cette mesure est indispensable à la stabilisation financière de la prévoyance professionnelle.
- Les personnes de plus de 55 ans voient leur pourcentage de cotisation dans la caisse de pension se réduire (ce qui renforce leur situation sur le marché de l’emploi), celui des jeunes augmente légèrement (ce qui leur permet de mettre plus d’argent de côté sur leur compte LPP). A l’avenir, la bonification de vieillesse s’élèvera à 9% du salaire soumis à la LPP pour les personnes assurées de 25 à 44 ans et à 14% pour celles de 45 à 65 ans (aujourd’hui 25-34 ans: 7% | 35-44 ans: 10% | 45-54 ans : 15% | 54-65 ans : 18%).
- Le seuil d’entrée (salaire annuel minimal à partir duquel la prévoyance professionnelle est obligatoire) est abaissé. Il est ramené à 19’845 francs contre 22’050 francs aujourd’hui. Cette mesure permet à davantage de personnes de se constituer un 2ème pilier.
- La part du salaire assuré par la LPP augmente et se fait en fonction du salaire (80% du salaire), alors qu’aujourd’hui un montant fixe est déduit du salaire. Cela contribue à l’amélioration du niveau des prestations selon la LPP pour les revenus faibles à moyens et pour les personnes travaillant à temps partiel.
- Les personnes actives amenées à prendre leur retraite dans les premières années suivant l’entrée en vigueur de la réforme (la génération dite transitoire) obtiennent un supplément de rente en fonction de leur année de naissance et de leurs avoirs de prévoyance.
Les points forts de la réforme de la LPP :
- comble les lacunes de rente pour de nombreuses femmes et temps partiel.
- améliore la situation des travailleurs de plus de 50 ans sur le marché du travail.
- augmente la part assurée du salaire pour les bas revenus et améliore leur retraite
- ne touche pas aux rentes actuelles
- crée plus d’équité entre les générations
- garantit le financement de la prévoyance professionnelle grâce à l’abaissement du taux de conversion
- est un compromis bénéficiant d’un large soutien
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NON A L’INITIATIVE BIODIVERSITE
Pour les initiants, la Suisse n’agit pas assez pour la sauvegarde de notre nature et de nos paysages et donc de notre source de vie. Des organisations de protection de la nature et de l’environnement ont lancé l’initiative populaire fédérale «Pour l’avenir de notre nature et de notre paysage»
L’initiative entend :
- déclarer les paysages, les sites, les lieux historiques ainsi que les monuments naturels et culturels comme objets protégés officiels et en principe intouchables ;
- limiter l’utilisation des surfaces et du patrimoine bâti, y compris en dehors des objets protégés officiels ;
- et réserver davantage de surfaces à la biodiversité.
Opposition à l’initiative
Le Conseil fédéral et le Parlement rejettent l’initiative biodiversité, car elle va trop loin pour eux. Son acceptation limiterait fortement la production (durable) d’énergie et de denrées alimentaires, restreindrait massivement l’utilisation des forêts ainsi que le développement des zones rurales et du secteur du tourisme, tout en renchérissant les coûts de construction. L’approvisionnement du pays en produits indigènes se retrouverait affaibli et les importations d’énergie, de nourriture et de bois augmenteraient. De plus, les cantons et les communes verraient leur marge de manœuvre réduite et des fonds supplémentaires seraient nécessaires. Aujourd’hui déjà, il existe suffisamment de bases légales et d’instruments pour continuer à promouvoir la biodiversité.
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